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Ces textes sont livrés presque "brut de décoffrage" aussi : soyez indulgents ! Ils sont souvent circonstanciels, sans grande prétention théologique.
Mon souhait est simplement qu'ils puissent alimenter, même modestement, votre méditation de la Bible et qu'ils attisent votre appétit de cette Parole vivante, inépuisable, que Dieu adresse à chacun d'entre nous.

lundi 6 juillet 2015

Prédication du 31 mai 2015


Deutéronome 4.32-40
Laisser Dieu être Dieu 



Une question pour commencer  : avez-vous déjà été surpris par l’action de Dieu dans votre vie ou autour de vous ? 
Avez déjà été surpris par exemple que Dieu réponde à l’une de vos prières ? 
Je dois avouer que personnellement, devant des actions manifestes de Dieu dans ma vie ou celle des autres, je me suis souvent surpris à m’exclamer : « incroyable ! ».
Incroyable - comme si le fait que Dieu agisse ou parle vraiment était devenu tellement improbable qu’on n’osait même plus l’espérer. 
Cela m’interroge : est-ce que nos vies ne seraient pas totalement différentes si nous croyions vraiment que Dieu… est Dieu ? Vraiment Dieu ? Pleinement Dieu ? 
Est-ce que nous n’avons pas besoin de nous rappeler que Dieu… est Dieu ?
Belle évidence à proclamer dans une église, me direz-vous ! Certes, nous confessons que Dieu est Père, qu'il est Fils en Jésus-Christ et présent et actif parmi nous par le Saint-Esprit. C’est vrai, nous le croyons et nous sommes capables certainement de dire là dessus bien des choses très intéressantes. Et pourtant, face aux enjeux de la vie quotidienne, quand le problème est là, que l’idéal se heurte au réel - … que la foi est mise à l’épreuve… en quel Dieu croyons-nous ? 
Et au-delà de nos connaissances sur Dieu, est-ce que nous n’avons pas besoin de laisser Dieu être vraiment Dieu dans notre vie  ? 
Laisser Dieu être Dieu. L’expression peut vous surprendre, mais laissez-moi la creuser avec vous. Et nous méditerons pour cela un passage du Deutéronome, 4.32-40. 

Quelques mots de contexte d’abord. C’est un discours que Dieu adresse au peuple hébreu, qui après avoir été miraculeusement délivré d'Egypte, après avoir été conduit à travers le désert, arrive en vue de la Terre que Dieu lui a promis. 
Le peuple est là, perdu au milieu du désert de Moab. Devant lui s'étend la Terre Promise, avec tous ces peuples puissants qui y habitent. La chaleur du désert, la fatigue, les armes des autres en face, tout cela est bien concret. Mais Dieu  ? Est-ce qu'ils ont en eux assez de Dieu pour aller de l'avant  - assez de confiance, de connaissance, d’expérience... pour qu'il soit plus qu'une réalité lointaine, et vraiment leur Dieu, leur force ? 
En somme, est-ce que Dieu est vraiment Dieu pour eux  ? 
Lisons ensemble les paroles que Dieu leur adresse alors : 

Lecture 

Ce qui m’a frappé ici, c’est que pour encourager son peuple à se saisir de cette terre de Canaan qu'il va lui donner, et qui est là, sous ses yeux, Dieu lui rappelle avant tout sa grandeur : comme si les Israélites n’avaient pas seulement besoin d’entendre que Dieu les a choisis, et qu’il les aime (ce que prouve son action passée dans l’histoire d’Israël), mais surtout que le Dieu dans lequel ils ont placé leur confiance est vraiment Dieu (v.35), «  il n'y en a pas d'autre que lui  ». Un Dieu agissant, vivant, tout puissant.  
Ainsi le peuple est replacé devant la grandeur de Celui qui le dépasse - «  informe toi... sur les jours qui t'ont précédé  » - sous-entendu  : tu ne résumes pas le monde à toi tout seul ! Dieu se rappelle à lui comme celui qui est pleinement Dieu, dans tous ses attributs - le Créateur de l'univers et de l'humanité, éternel  (sens du nom YHWH), omnipotent - il parle et agit dans l'histoire humaine «  au moyen d'épreuves, de signes, de prodiges et de combats, d'une main forte, d'un bras étendu, par des interventions grandes et redoutables   omniprésent,  «  Dieu dans le ciel, en haut, et sur la terre, en bas »…
Le peuple d'Israël a pourtant vu et vécu des choses bien plus extraordinaires que nous tous réunis: la mer qui s'ouvre ; la manne ; Dieu qui parle au mont Horeb, etc. 
Mais il a besoin de « réfléchir » à qui est Dieu, de le remettre au centre, et de le prendre au sérieux.  Voilà pourquoi Dieu se rappelle à lui comme un Dieu proche, qui parle et qui agit vraiment dans ce monde. 

Ainsi, laisser Dieu être Dieu, c’est premièrement croire qu’il n’a pas perdu la parole - de fait, l’AT ironise beaucoup sur les idoles muettes, ces statues devant lesquelles tout le monde se prosterne. Mais notre Dieu, lui, parle à ses enfants - « Un peuple a-t-il jamais entendu la voix de Dieu parlant du milieu du feu, comme tu l’as entendue ? (Dt 4:33)
Et il nous parle encore aujourd’hui. Voilà pourquoi il est vital de lire la Bible, et de le faire pour se mettre à l’écoute de Dieu. 
J’ai envie de dire : écouter la Bible au lieu de la faire parler !  C’est que nous les Protestants, nous avons vite tendance à faire de la Bible notre «  chose  » - on la lit (parfois !), on en débat, on donne son avis dessus, on y cherche des arguments pour soutenir telle ou telle position éthique (comme dans les débats autour des questions de sexualité)... Mais en fin de compte, le danger est de ne plus la lire que de notre propre point de vue, pour y trouver ce que nous y cherchons. Alors on en relativise le propos - selon la culture d'une époque, les circonstances... Bien sûr, on peut voir dans les débats de l'Eglise Protestante Unie autour de la bénédiction des couples de même sexe apparaître ce type d’approche de la Bible (Eglise Unise qui est, j’insiste sur ce point, loin d’être « unie » sur ce sujet, ne soyons pas caricaturaux) - mais cette tentation de subordonner la Bible à nos idées est celle de tous, sur des modes différents. 
Au contraire, laissons la Bible être cette Parole de Dieu qui déplace et nourrit, et par laquelle nous devons être « éclairés », comme dit le texte : « tu as été éclairé » - littéralement, « on t’a montré pour que tu saches ». 
Prier et écouter. Laisser Dieu être Dieu, c'est encore prendre au sérieux ce qu'il nous demande, et ne pas oublier qu’écouter ou non la Parole de Dieu c'est une question de vie ou de mort  ! « Tu observeras ses prescriptions et ses commandements, tels que je les institue aujourd’hui, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, et que tu prolonges tes jours… » (v.40).
Ecouter pour vivre et être heureux ! Le peuple dans le désert de Moab le sait bien - combien dans son sein ont perdu la vie de n'avoir pas écouté ce que Dieu leur disait  ? 
Dans cette écoute, nous avons besoin du Saint-Esprit, l’Esprit de Christ qui est Dieu lui-même venant éclairer notre intelligence et toucher notre sensibilité, quand nous lisons avec le coeur et les oreille et pas seulement avec la tête. Il nous « montre », pour nous diriger, nous reprendre. Alors en lisant, priez que le Saint-Esprit vous touche, qu'il vous montre ce que Dieu veut nous dire personnellement. En somme, « priez » la Bible- pour ensuite faire la volonté de Dieu, vivre et être heureux. 

Ecouter Dieu nous parler, donc. Mais pas seulement. 
Laisser Dieu être Dieu, c’est aussi croire qu’il agit dans ce monde sans aucunes limites. 
On l’a vu, Dieu se révèle aussi à Israël comme un Dieu vivant, qui agit. Voyez comment Moïse insiste sur cette action fidèle et bien concrète de Dieu dans l’histoire de son peuple  : « un Dieu, dit-il, a-t-il jamais essayé de venir prendre pour lui une nation du sein d’une autre nation, au moyen d’épreuves, de signes, de prodiges et de combats, à main forte et à bras étendu, et avec des (interventions) très redoutables, comme tout ce qu’a fait pour vous l’Éternel, votre Dieu, en Égypte sous tes yeux ? (Deutéronome 4:34)
L’une des grandes tentations d’Israël dans l’AT, c’est l’idolâtrie, savez vous pourquoi ? A cause de cette tendance que nous avons tous à chercher des dieux « domestiques », apprivoisés, prévisibles et contrôlés. Mais le Dieu qui fait trembler le mont Horeb, déloge les esclaves hébreux de leur confort pour les pousser à la liberté, il est incontrôlable ! C’est un vrai Dieu ! Et les humains pécheurs que nous sommes aiment contrôler.
Et puis, je crois que la peur nous pousse aussi à mettre Dieu en boîte. Majoritairement, notre vie se déroule dans la sécurité illusoire de la banalité, de la « vie de tous les jours », ce monde rationnel où rien ne doit dépasser. Nous rangeons Dieu quelque part là dedans, alors découvrir tout à coup que, comme aime le dire l’un d’entre nous, « on n’est jamais à l’abri d’un miracle », qu’une guérison inexpliquée ou une intervention divine non inscrite sur le planning sont possibles… ça peut faire peur ! Certains jeunes chrétiens ont peur comme ça que Dieu les envoie en mission au bout du monde contre leur gré !! 
Mais Dieu n’est ni lointain, ni imprévisible, et je crois que nous avons peur parce que nous comprenons mal à quel point il nous aime.  
Alors nous nous fermons, et nous limitons son action dans nos vies - surtout, ne me change pas ! 
J'aime bien la façon dont Louis Schweitzer décrit cela. Il dit  : «  nous imaginons un Dieu sympa qui nous protège plus ou moins (je dis plus ou moins, parce que cela ne marche pas à tous les coups). En gros, il ne nous embête pas trop, nous laisser mener assez tranquillement notre petite vie et nous espérons qu'il répondra quand nous aurons besoin de lui  ? Il le fait d'ailleurs de temps en temps. Certains en rendent témoignage le dimanche. Mais nous savons bien que parfois il ne répond pas, et nous ne faisons donc appel à lui qu'en désespoir de cause  »...

Aux Israélites, Dieu rappelle au contraire tous les actes extraordinaires qu'il a accomplis pour eux. Tout cela a vraiment eu lieu : or, nous qui confessons ce Dieu tout puissant venu sauver son peuple  : croyons nous que Dieu peut agir de la même façon dans notre histoire ? le laissons nous agir dans notre vie  ? Ne limitons nous pas son intervention aux problèmes... aux grandes décisions  ? 
Que seraient nos vies si nous lui faisions vraiment confiance  ? Si nous lui abandonnions vraiment nos problèmes  ? 

Ainsi, il est clair que la profondeur et la force de notre foi dépendent de l’image que nous faisons de Dieu. Petit Dieu, petite foi, petites perspectives. Soyons assurés que l’Adversaire n’attend qu’une chose : que nous restions sagement inactifs, tenus hors du combat par une petite foi en un petit Dieu, qui n’est pas le Dieu de Jésus-Christ. 

Ce Dieu-là dépassera toujours ce que nous pouvons en comprendre. Ne l’enfermons pas dans l’expérience que nous en avons eu dans notre famille, notre Eglise, notre expérience personnelle. 
Et surtout ne décidons pas a priori de ce qu’il peut faire ou pas ! Apprenons plutôt à connaître ce que nous ne sommes pas capables de faire - nos propres limites
Car plus nous saurons reconnaître notre faiblesse, plus le Saint-Esprit pourra agir en nous - avec une puissance toujours pleinement agissante, pour révéler Dieu, libérer et guérir. Pour nous surprendre et nous faire avancer !  
Qui aurait cru que le Fils de Dieu viendrait lui-même mourir pour nous sauver de la condamnation que nous méritions pour nos péchés ? 
Qui aurait pensé que Dieu viendrait ainsi manger, marcher, pleurer et rire avec nous, et donner sa vie pour que nous devenions à notre tour des enfants de Dieu, remplis de son Esprit tout puissant ? 
Pourtant, il l’a fait - et nous allons le commémorer par la Sainte Cène - en devenant pleinement homme, le Fils de Dieu pleinement Dieu a révélé parfaitement Dieu, en paroles et en actes. 
Pleinement révélé son amour et sa puissance sans limites. 

Alors pour finir, j’ai envie de dire : au nom de Jésus, osons
Osons demander à Dieu de nous parler, par le St Esprit
Osons demander à Dieu d’agir dans nos vies, par le Saint-Esprit
Osons demander à Dieu de nous remplir du Saint-Esprit, et de manifester sa gloire dans notre vie. 


Et si vous voulez bien, nous allons prier ensemble pour demander cela à Dieu.
Mais juste avant, je voudrais vous suggérer quelque chose de très simple qui aide à rester disponibles à ce que Dieu nous dit et accomplit pour nous : tenir un « journal spirituel ». Noter dans un carnet les versets qui nous touchent. Les réponses aux prières. Les événements qui nous interpellent ou nous questionnent. Nos incompréhensions. Nos prières. Et y revenir de temps en temps. 
Vous verrez certainement avec le recul l'incroyable pertinence de nombre de ces paroles pour votre cheminement personnel, et la présence fidèle de Dieu sur votre parcours.

Je vous invite à prier - (prière inspirée par Ephésiens 3, 17b-20)

Père Eternel, 
nous  te reconnaissons comme le Dieu tout Puissant, Créateur du Ciel et de la terre,
Père, Fils et Saint-Esprit, 
Au nom de ce que ton Fils  Jésus, a accompli, nous te demandons de nous remplir de ton Esprit Saint, afin qu’il éclaire pour nous Ta Parole, qu’il nous dirige et produise en nous des fruits de justice et d’amour. 
Que le Christ habite dans nos coeurs par la foi
Enracine-nous dans l’amour.
Rends-nous capables de comprendre combien cet amour est étendu, large, haut et profond. 
Fais nous connaître l’amour du Christ qui dépasse toute connaissance, 
Afin que nous manifestions ta gloire.
Au nom de Jésus

Amen

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