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Vous y trouverez le texte de mes prédications.
Ces textes sont livrés presque "brut de décoffrage" aussi : soyez indulgents ! Ils sont souvent circonstanciels, sans grande prétention théologique.
Mon souhait est simplement qu'ils puissent alimenter, même modestement, votre méditation de la Bible et qu'ils attisent votre appétit de cette Parole vivante, inépuisable, que Dieu adresse à chacun d'entre nous.

lundi 16 février 2015

Prédication du 8 février 2015 - Marc 1.9-28

Texte biblique et questions :
Marc 1. 9-28

9En ces jours-là Jésus vint, de Nazareth de Galilée, et il reçut de Jean le baptême dans le Jourdain. 10Dès qu'il remonta de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit descendre vers lui comme une colombe. 11Et une voix survint des cieux : Tu es mon Fils bien-aimé ; c'est en toi que j'ai pris plaisir.

12Aussitôt l'Esprit le chasse au désert. 13Il passa quarante jours dans le désert, mis à l'épreuve par le Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

14Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée ; il proclamait la bonne nouvelle de Dieu 15et disait : Le temps est accompli et le règne de Dieu s'est approché. Changez radicalement et croyez à la bonne nouvelle.

16En passant au bord de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient leurs filets dans la mer — car ils étaient pêcheurs. 17Jésus leur dit : Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d'humains. 18Aussitôt ils laissèrent leurs filets et le suivirent. 19En allant un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient aussi dans leur bateau, à réparer les filets. 20Aussitôt il les appela ; ils laissèrent leur père Zébédée dans le bateau avec les employés, et ils s'en allèrent à sa suite.

21Ils entrent dans Capharnaüm. S'étant rendu à la synagogue le jour du sabbat, il se mit à enseigner. 22Ils étaient ébahis de son enseignement ; car il enseignait comme quelqu'un qui a de l'autorité, et non pas comme les scribes.

23Il se trouvait justement dans leur synagogue un homme possédé d'un esprit impur, qui s'écria : 24Pourquoi te mêles-tu de nos affaires, Jésus le Nazaréen ? Es-tu venu pour notre perte ? Je sais bien qui tu es : le Saint de Dieu ! 25Jésus le rabroua, en disant : Tais-toi et sors de cet homme. 26L'esprit impur sortit de lui en le secouant violemment et en poussant un grand cri. 27Tous furent effrayés ; ils débattaient entre eux : Qu'est-ce donc ? Un enseignement nouveau, et quelle autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent ! 28Et sa renommée se répandit aussitôt dans toute la Galilée.

Questions :


[Comprendre]
1. v. 14 : comment résumeriez-vous la « Bonne Nouvelle » annoncée par Jésus ?
2. v. 15 : qu'est-ce que ce Règne de Dieu dont parle Jésus ?
3. Comment ce que Jésus annonce au v. 15 se vérifie-t-il dans les événements racontés ensuite par Marc ?
- quelle est la priorité de Jésus (v. 15 ; v. 38-39) ? Pourquoi ?
- quel effet ses paroles et ses actions ont-elles sur les personnes ?
[Appliquer]
4. Comment ce texte façonne-t-il... :
...ma compréhension de Jésus ?
...ma vie quotidienne ?
...mes priorités, en tant que disciple de Jésus ?


Prédication du 8 février 2015
Marc 1.9-28
Le règne de Dieu s'est approché, changez radicalement et croyez à la bonne nouvelle.


[Accroche : Video Euromillions : « le gagnant »]
Et si votre vie devenait infiniment plus riche ?

Reconnaissons-le, un tel slogan est une véritable provocation pour un pasteur !

Voilà donc le rêve qui pousse les gens à faire la queue jusque dans la rue, même par -1°, chaque fois que l'Euromillion du mardi approche. Parce qu'ils espèrent gagner et ainsi, changer de vie. Etre soudain riches ! Et heureux. Ils ne sont pas les seuls : rien qu'en 2015, 21 millions de grilles d'Euromillion ont déjà été vendues. Est-ce tout ce qui reste à nos sociétés pour garder espoir ?

En tous cas, ce changement-là, combien en rêvent - même parmi nous, peut-être ? Ce changement fracassant qui fait sortir du quotidien et vous place au dessus du sort habituel des hommes.
En somme, vous gagnez au loto et vous voilà le roi du monde, de votre monde où vous devenez, comme Dieu, tout puissant.
Attirant... mais nous savons au fond que ce n'est pas cela dont nous avons besoin. Avec ça on reste en surface, on rate l'essentiel : le cœur.

Où est l'amour là dedans ?

Ce qui est juste, c'est ce sentiment que la vie n'est pas vraiment ce qu'elle devrait être, qu'une vie meilleure est possible, la Bible ne cesse d'en parler. C'est même le premier message que Jésus a proclamé, au début de son ministère : oui, un changement est nécessaire. (j'éviterai : « le changement c'est maintenant »...). Oui, il y a autre chose à vivre.
Mais cela ne viendra pas des circonstances, surtout pas de l'argent : c'est notre cœur qui doit changer.
Voilà précisément ce que Jésus annonce, dès le début de son ministère : que le changement doit intervenir en priorité à l'intérieur- et qu'il est venu pour permettre cela : nous rejoindre dans notre faiblesse, et ouvrir nos vies à l'amour puissant de Dieu - un amour qui transforme, rayonne et nous tourne vers Dieu et vers les autres.

Lisons en Marc 1.9-28

Avez vous perçu le mouvement extraordinaire qui, en quelques versets, conduit de l'arrivée presque inaperçue d'un homme d'apparence banale - « Jésus vint, de Nazareth de Galilée »- jusqu'à la révélation de la puissance qui l'accompagne - « Sa renommée se répandit aussitôt dans toute la Galilée » ?
Voici donc la nouvelle que Marc veut partager : avec la venue de Jésus, soudain, dans l'histoire des hommes, quelque chose de vraiment nouveau s'est passé. Et l'explication de l'événement, c'est Jésus lui-même qui la donne au retour du désert où il a affronté le Tentateur (15) : « le temps est accompli et le règne de Dieu s'est approché. Changez radicalement et croyez à la bonne nouvelle ».

« Le règne de Dieu s'est approché » - ou « s'est rendu proche », selon les traductions. Et c'est cela qui permet un changement radical.
Mais quel est ce « règne de Dieu », et de quel changement Jésus parle-t'il ?

Ce règne de Dieu d'abord, était attendu par tous les juifs de l'époque. Et l'expression
« le temps est accompli » fait référence à toutes les prophéties de l'AT qui annonçaient le moment où Dieu interviendrait pour libérer son peuple, comme il l'avait fait avec Moïse, en Egypte.
Certes, les prêtres en place autour du temple de Jérusalem ou bien les Pharisiens estimaient représenter eux ce règne de Dieu sur la terre, mais des mouvements type « fin du monde » attendaient eux une intervention fracassante et miraculeuse de Dieu, que les eaux du Jourdain se séparent en deux comme au temps de Josué par exemple. Et Jean-Baptiste, dont Marc parle juste avant, est le dernier représentant de cette tradition qui annonce aussi un règne imminent de Dieu - « le royaume de Dieu est proche » dit-il aussi. Et Jean annonce déjà que ce règne va être différent - ouvert à tous sans exception, et nécessitant pour y entrer la repentance et la purification, symbolisées par le baptême.
En réalité, contre toute attente, ce règne est venu de façon presque banale au départ, par Jésus de Nazareth.
Voilà qu'un jour, dit Marc, « Jésus vint de Nazareth ». Un obscur charpentier quitte son atelier, marche jusqu'au bord du Jourdain pour se faire baptiser par Jean. Il n'a rien de particulier au départ, et pourtant il est lui-même le Roi promis, qui vient délivrer son peuple.
Par lui, le Règne de Dieu se rend proche. En Jésus, comme on le voit à son baptême, aux versets 9-11, c'est le Dieu trinitaire en personne qui vient marcher au milieu de son peuple.
Quelle nouvelle !!
Du coup, il faut bien mesurer la portée provocatrice de l'affirmation de Jésus ici : en disant « le règne de Dieu s'est approché », il affirme qu'il est lui-même le Roi promis. Et qu'avec lui le royaume de Dieu n'est donc plus à attendre, il est déjà présent.
En quoi est-ce une bonne nouvelle ?

C'est une bonne nouvelle parce que Jésus révèle que le règne de Dieu, c'est celui de l'amour et de la vie, de la restauration des cœurs brisés : et lui-même est un roi serviteur

Cf Luc 4 : discours « programme » de Jésus - son discours du Bourget :

18L'Esprit du Seigneur est sur moi,
parce qu'il m'a conféré l'onction
pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ;
il m'a envoyé
pour proclamer aux captifs la délivrance,
et aux aveugles le retour à la vue,
pour renvoyer libres les opprimés,
19pour proclamer une année d'accueil de la part du Seigneur.

C'est une bonne nouvelle parce que désormais, Dieu est accessible à tous, et il se montre comme un Dieu proche des « pauvres », des « opprimés », des plus petits, un Dieu attentif, un Dieu d'amour.
Le Roi lui-même s'est fait proche, venant nous rejoindre au cœur de la vie ordinaire, se mettant au niveau de tous - surtout des plus simples - ce qui signifie que tout le monde peut accéder à la vie nouvelle. C'est elle qui vient sur notre chemin.
Jésus est un roi qui ne pratique pas l'élitisme. Ici, pas de ticket gagnant réservé à un seul ; tout le monde peut entrer dans ce royaume, et devenir l'un des acteurs de cette révolution qui commence. Tout le monde... notamment les faibles, et ceux qui reconnaissent leur fragilité et leur besoin de Dieu (ceux que Jésus nomme les « petits »).
Voilà pourquoi Jésus choisit ses premiers disciples parmi les classes sociales les moins élevées de la société. Pas beaucoup de winner parmi eux, et pourtant il les appelle : « venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d'hommes ».

Enfin, c'est une bonne nouvelle parce que Jésus annonce que la libération, le changement tant attendu ne dépendent pas de nos propres forces : en Jésus c'est Dieu lui-même qui intervient avec puissance pour nous libérer des forces de mort qui nous tiennent ( « libérer les captif, rendre la vue aux aveugles... »).

La suite de ce premier chapitre de Marc montre ainsi que la royauté de Jésus se vérifie immédiatement, dans son enseignement, et dans le premier de ses miracles à Capharnaüm. Tout de suite les gens sont frappés par la puissance qui émane de cet homme inconnu jusque là : « ils étaient ébahis de son enseignement : car il enseignait comme quelqu'un qui a de l'autorité, et non pas comme les scribes » (v.22). « qu'est-ce donc ? Un enseignement nouveau, et quelle autorité ! » (v.27)
Le grec traduit par « autorité » ici (exousia) exprime vraiment la puissance spirituelle - pas le seul charisme personnel. On sent que Jésus est investi d'une autorité qui dépasse ce qu'on connaît.
D'ailleurs, c'est l'ennemi lui-même qui souligne le combat spirituel de ce qui se joue-là. « Pourquoi te mêles-tu de nos affaires, Jésus le Nazaréen ? dit le démon. Es-tu venu pour notre perte ? ». Jésus, qui a surmonté la tentation au désert, a pris le pas sur l'adversaire, et vient maintenant déranger son petit business - révélant du même coup tout ce qu'il y a de spirituel dans les luttes de la vie humaine.
Marc montre qu'en Jésus, Dieu vient manifester sa puissance de salut sur la terre des hommes. Et tout le reste de la vie de Jésus va révéler cela : Il va chasser partout les démons, les maladies. Il va aimer même ceux que tous rejettent, aimer les pécheurs et changer leurs vies pour les ramener au Père céleste. Et par son sacrifice, il va réconcilier le monde avec Dieu.
Oui, la bonne nouvelle, ce n'est pas que Jésus amène de nouvelles idées généreuses dans le débat public : c'est qu'en lui la puissance libératrice de Dieu se déploie en faveur de tous ceux qui veulent croire.

Et cela nous amène à ce fameux changement du cœur.
C'est clair, l'appel de Jésus, « changez radicalement et croyez » est un appel clair et sans détours à la conversion, c'est à dire à une révolution, un changement intérieur.
C'est le mot grec metanoïa qui exprime ici l'idée de changement radical.
meta = idée de changement, comme dans « métamorphose » et noïa : « la pensée, le siège de la réflexion, de la volonté et du sentiment ». Jésus parle donc d'une transformation radicale de l'attitude intérieure et de l'esprit, sans laquelle nul ne peut s'approcher de Dieu et connaître son règne.
Donc changement du cœur, entrainant changement d'attitude et de mentalité. Le prophète Ezéchiel annonçait déjà  : « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. Je retirerai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. C'est mon Esprit que je mettrai en vous » (36.26). Voilà de quoi parle Jésus ici.

Voilà vraiment de quoi nous avons besoin, n'est-ce pas ?
Nous savons pertinemment que la vie meilleure dont nous rêvons ne viendra jamais totalement d'un billet gagnant, d'un changement de situation professionnelle, d'un travail sur soi - même s'il y a des choses importantes là dedans. Il faut, à un moment ou l'autre, que la puissance du péché qui détruit nos vies - et fait de nous des aveugles, des captifs et des opprimés, soit brisée - et c'est pour cela que le Roi est venu.
Cette transformation est possible uniquement si nous disposons de la puissance pour y parvenir. Il serait en effet cruel de demander à des gens paralysés par le péché de se repentir sans leur accorder le pouvoir d'y arriver !
Le message de Jésus est donc ici : « à cause de ma venue, votre cœur peut subir une transformation profonde ». Il ne dit pas « changez... » puis « croyez », mais « croyez » afin d'être changés par Dieu. Croyez en moi, faites moi confiance et je vous changerai totalement, par la puissance créatrice de Dieu.

C'est ce qu'on appelle la nouvelle naissance, qui est la condition pour entrer dans le Royaume de Dieu. « En vérité, dira Jésus au Pharisien Nicodème, si un homme ne naît pas d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. .. Il faut que vous naissiez de nouveau» (Jn 3.6).
Cette nouvelle naissance, œuvre du Saint Esprit, n'est jamais à mériter. Elle est à accepter.
Elle peut intervenir à un moment précis ou être un processus plus diffus (il y a diversité d’expériences) - mais toujours, elle sera la manifestation du règne de Dieu dans notre vie, par un changement d'orientation de notre être - envie de prier, horreur du péché qui ne glisse plus sur nous, désir d'aimer Dieu et les autres, de lire la Bible...
Chaque fois qu'une vie est transformée par l'amour du Père - que l'amour grandit, que le pardon remplace la haine, l'espérance remplace l'amertume... c'est que le règne de Dieu s'est approché pour cette personne.

C'est ce que Paul dit aussi d'une autre façon : « si quelqu'un est en Christ, il est une création nouvelle. Ce qui est ancien est passé : il y a là du nouveau. Et tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ... Car Dieu était dans le Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux humains de leurs fautes, et mettant en nous la parole de la réconciliation ». (2 Co. 5.17-19)
Et même si tout cela ne dépend pas de nos propres forces, cependant, le Roi lance ici un appel : « changez radicalement et croyez ».
C'est que rien ne peut se passer sans notre consentement. Voilà aussi pourquoi Christ associe la bonne nouvelle à la repentance - le terme insistant non pas en premier sur l'idée de regret, de remords mais surtout sur celle de changement radical de direction, et d'adhésion.

Cela signifie donc reconnaitre notre fragilité et notre besoin profond de l'amour de Dieu en nous.

Ainsi, il nous revient de nous laisser interpeller personnellement par la vie de cet homme, par ses actes, par ses paroles, nous interroger comme les gens à Capharnaüm : « qu'est-ce donc ? »...
Et de nous engager personnellement.
D'une certaine façon, en Jésus Dieu cherche une relation, une rencontre avec nous.
Bien sûr, chacun est libre devant cela, car l'amour ne s'impose pas.
Libre devant ce message :
« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle ».
Mais si c'était maintenant le moment, pour vous, d'un changement de direction intérieur, avec Jésus-Christ ?

Et si votre vie devenait infiniment plus riche ?

Bien sûr, l'appel s'adresse aussi à ceux qui ont déjà cru, et qui sont engagés comme les disciples, sur un chemin avec Jésus. Pour ceux-là c'est un appel à revenir sans cesse au fondement posé par Jésus : repentance et foi.
Il nous encourage aussi à aller jusqu'au bout de l'appel lancé par Jésus, en le laissant faire de nous des « pêcheurs d'hommes », par la puissance de son Esprit.
Alors cessons de rêver d'une autre vie. Mais acceptons de laisser la vie de Dieu transformer la nôtre.

Que chaque jour devant lui dans la prière, nous nous rendions disponibles à lui, pour qu'il établisse son Règne d'amour dans nos cœurs, ici à Lyon, et que nos vies soient radicalement transformées de l'intérieur, remplies d'amour, de joie, de patience, de bonté, de pardon... pou sa gloire.
Amen