BIENVENUE !

Bienvenue sur ce modeste blog.
Vous y trouverez le texte de mes prédications.
Ces textes sont livrés presque "brut de décoffrage" aussi : soyez indulgents ! Ils sont souvent circonstanciels, sans grande prétention théologique.
Mon souhait est simplement qu'ils puissent alimenter, même modestement, votre méditation de la Bible et qu'ils attisent votre appétit de cette Parole vivante, inépuisable, que Dieu adresse à chacun d'entre nous.

lundi 6 juillet 2015

Prédication du 14 juin 2015



Galates 5
Marcher par l’Esprit


Il y a une phrase qui a fait bien plus de dégâts dans les Églises et dans le monde qu’aucune autre phrase…
C’est « Dieu m’a dit que… ».
On connait le potentiel d’une telle parole : que répondre à cela ?! « Dieu m’a dit que je devais prendre la direction de cette Eglise ! » ; « Dieu m’a dit que tu devais te marier avec moi ». Dieu m’a dit qu’il fallait bouter les Anglais hors de France… ! 
Tellement de dégâts que pour certains, méfiance et fermeture à ce qui vient de l’Esprit. 

Pourtant, ce désir d’être dirigé par le Saint-Esprit dans tous les aspects de notre vie… est légitime, pour nous chrétiens. C’est peut-être maladroitement orienté - manque de sagesse parfois - mais c’est légitime. 
L’apôtre Paul lui-même nous exhorte à être conduits dans notre vie par le Saint-Esprit. Il appelle cela : « marcher par l’Esprit ».
Etonnant, mystérieux, abstrait ? 
Peut-être parce que nous connaissons mal le Saint Esprit. Sommes-nous de ces chrétiens  chrétiens dont quelqu’un a dit : « ils sont convaincus que le Saint-Esprit existe, mais ils ont autant de contact avec que j’en ai avec mon hypophyse : je suis reconnaissant d’en avoir une, je sais qu’elle a une raison d’être, et je ne voudrais surtout pas la perdre… mais je n’ai aucune relation avec ! »
Pourtant, sans l’Esprit de Christ, notre foi est une religion sans vie. Nos efforts pour connaitre Dieu sont vains. Et nos tentatives pour faire ce qu’il nous demande sont vouées à l’échec. 
Voilà pourquoi Paul écrit aux Galates : 
« Marchez par l’Esprit »

Il faut dire que chez les Galates, le bilan est plutôt inquiétant. C’est une jeune communauté, qui a pas mal de problèmes. Paul les a évangélisés, mais il est arrivé ensuite, un certain nombre de missionnaires qui les ont convaincus de ne pas rompre avec le Judaïsme, de continuer à suivre la loi juive, les fêtes, les interdits alimentaires, et surtout la circoncision. On ne sait jamais, en matière de salut, deux sécurités valent mieux qu'une. 
Toujours est-il que l’Eglise de Galatie est divisée, en plein conflit, travaillée par des luttes de pouvoir, des rivalités, et toutes sortes de dérives. 
Alors Paul vient à leur secours, en leur expliquant que ce qui leur manque justement, c’est d’être conduits par l’Esprit…

Lisons en Galates 5.1-25

On le voit, quand Paul parle du Saint Esprit, il n'en parle pas du tout à partir de « réalités qui planent ». Il en parle à partir du comportement de la communauté à laquelle il s’adresse. Parce que la présence ou l’absence du Saint-Esprit se manifeste d’abord par ce que nous manifestons dans nos paroles et notre attitude ! Paul appelle cela « le fruit de l’Esprit ». 

  Si les Galates sont dans cette situation douloureuse, dit l’apôtre, c’est qu’après avoir cru en Jésus et reçu le St Esprit, ils continuent à vouloir plaire à Dieu par des pratiques religieuses, en comptant sur leurs propres forces. Et ça ne marche pas, au contraire : ils se piègent eux-mêmes ; ils « se remettent sous le joug de l’esclavage » dit Paul, car les résistances à Dieu qui se trouvent en eux les entraînent vers le mal.  C’est là que le combat doit être mené, pas dans des histoire des rites extérieurs. 


I. L’opposition chair/Esprit 
Paul met ainsi des mots sur cette tension qui existe dans la vie intérieure de chacun d’entre nous, en parlant de « chair » opposée à l’Esprit. 
Sans rentrer dans la caricature du petit ange et du petit démon juchés sur l’épaule, il y a là un vrai conflit d’ordre spirituel qui nous dépasse (dure depuis Adam) mais qui trouve un écho profond dans notre vie.
En nous, deux « lois » opposées : « la chair a des désirs contraires à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair ».

Ce n’est pas la tension entre le Ying et le Yang. L’Esprit de Christ qui agit en nous n’est pas une force, pas une énergie ou une puissance, mais une des personnes de la Trinité - Dieu présent en nous, d’une façon mystérieuse que Jésus compare à l’action du vent.
Mais quelque chose en nous lui résiste, que Paul appelle « la chair ». Il ne s’agit en aucun cas de notre corps, comme si Paul opposait le spirituel, qui serait bon, au corps humain, qui serait mauvais. On a fait dire cela à Paul, mais c’est totalement faux. Notre personne n’est pas séparée en deux, nous sommes corps et esprit en une seule unité. 
La chair, c’est un autre mot pour dire « le péché ». C’est notre tendance profonde, héritée d’Adam, de nous aimer nous-même au lieu d’aimer Dieu et les autres. Et donc « accomplir la convoitise de la chair », c’est simplement se laisser aller à cette pente naturelle qui a conduit certains philosophes à dire que « l’homme était un loup pour l’homme », que « l’enfer c’est les autres », etc.
  Le mot clé ici c’est : égoïsme et désir d’indépendance envers Dieu. Je suis moi-même Dieu, le centre du monde. Je fais ce que je veux, quand je veux. 
Pas besoin de vous faire un dessin sur les conséquences d’un tel état d’esprit, nous les connaissons bien et elles sont décrites au verset 24 : « les oeuvres de la chair … inconduite sexuelle, débauche… ». 
En entendant cette liste, certains se disent peut-être : « ouf ! je ne suis pas concerné ! je suis quelqu’un de bien, moi ! ». 
Pourtant nous sommes tous concernés par cette tension, et il y a un risque à  minimiser cette lutte intérieure, comme l’on fait les Galates. 
Par exemple, j’ai longtemps cru que la liste du verset 22, c’était une liste des choses à acquérir pour faire plaisir à Dieu. Un peu comme ces évaluations par compétence où on doit cocher: je sais apprendre… Et là on a une liste de points à améliorer : amour : insuffisant. Joie : c’est bon. Paix : peut mieux faire, etc. Et on se dit : je suis pas si mauvais, finalement. Je pourrais bien arriver à vivre tout cela à force d’efforts et de patience. 
Mais croire cela nous garde « arrêtés » (v.7), nous empêche de grandir en sainteté à la ressemblance de Jésus comme Dieu nous y a appelés. Nous restons limités dans notre capacité à avancer, et peut-être même : empêtrés dans nos enfermements, et découragés à force de retomber sans arrêt pour les mêmes péchés - on n’y croit plus, on se dit qu’après tout, personne n’est parfait… et Dieu ne peut plus agir en nous pour nous amener à l’épanouissement. Et le pire, c’est qu’on risque de l’accuser, lui, de ne pas répondre, alors que c’est nous qui sommes fermés à sa présence ! 
La seule voie, c’est de comprendre que nous ne pouvons rien faire hors d’une dépendance totale à Dieu et nous laisser guider par son Esprit qui nous rend libres. 
Libres, comment ça ? 
La tension entre la chair et l’Esprit n’est pas une question de pourcentage : être à 60% de Saint Esprit et 40% de « chair ». Les deux tendances, les deux impulsions cohabiteront en nous jusqu’à notre mort.
Mais par la puissance de l’Esprit de Jésus-Christ, nous avons maintenant la liberté de choisir d’écouter l’une ou l’autre. En mourant sur la croix, Jésus a vaincu toutes ces puissances qui sont plus fortes que nous et contre lesquelles nous sommes toujours perdants.
Nous sommes donc libres de choisir notre camp : user de notre liberté pour ou contre Dieu. Pour le laisser agir ou freiner son action en nous. 
Paul met en garde ceux qui voudrait utiliser leur liberté pour faire n’importe quoi, et ceux comme les Galates qui se remettraient sous l’esclavage du légalisme(au choix, « un vrai chrétien… parle en langues, est responsable d’un groupe, lit le grec, connait le Louiscope par coeur (journal de l’Eglise)…). 
Encore une fois, le seul bon usage de cette liberté c’est : choisir de nous laisser conduire par l’Esprit. Renoncer complètement à notre pouvoir sur notre vie pour obéir à l’Esprit de Dieu.
C’est le fameux « décentrement » …


II. Marcher par l’Esprit 

Et c’est là qu’on en arrive à LA grande question que je sens flotter là, dans l’assistance : marcher par l’Esprit, comment ça se passe, concrètement ? 

Il n’y a rien là de « magique ». Cela ne se passe pas seulement par des intuitions surnaturelles et des révélations fracassantes. Il y a un chemin entre celui qui prend tout ce qui lui passe dans la tête pour des « désirs » de l’Esprit et celui qui reste fermé à ce qui vient de Dieu par peur de dériver.

Marcher par l’Esprit… on peut dire déjà que c’est un état d’esprit (!). C’est choisir, de mettre Dieu au centre de nos choix, de nos aspirations et de dépendre de lui. C’est « chercher Dieu » sincèrement (J’aime cette expression).  Chercher à être plus proche de lui. 
L’un des rôles de l’Esprit Saint est précisément de manifester la présence de Dieu à nos côtés, et de nous donner la soif de Dieu !  En Jean 14.15-17,  Jésus dit ainsi qu’il ne nous  laisse pas seul s « comme des orphelins », qu’il nous donne « un autre défenseur pour qu’il soit avec nous pour toujours, l’Esprit de la vérité ». « C’est le Défenseur, l’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous rappeler tout ce que moi, je vous ai dit » (14.26)
Ainsi, il vient habiter dans le coeur de ceux qui acceptent le salut offert par Jésus-Christ. Mais il est déjà à l’oeuvre dans le coeur de ceux qui cherchent Jésus, c’est lui qui nous rend capables de croire. 
La Bible dit même que personne ne peut dire (sincèrement) « Jésus est seigneur » si le Saint Esprit n’agit pas en lui. « Tout esprit qui reconnaît Jésus-Christ venu en chair est de Dieu », dit Jean (1 Jn 4.2). Si nous croyons en Jésus fils de Dieu, mort et ressuscité pour notre salut, cela signifie que nous avons reçu le Saint-Esprit et que nous sommes déjà en marche avec lui.

En somme, si nous le cherchons c’est qu’il est déjà là. Mais il faut apprendre à le connaître, à l’écouter et lui laisser la place ! 

Marcher par l’Esprit, c’est alors vouloir être instruit par lui, à travers la méditation de la Bible
Nous le répétons souvent, Dieu nous parle personnellement à travers la Bible. On dit que l’Esprit « éclaire » notre intelligence et notre coeur quand nous méditons la Bible. Cela implique d’être attentif, à l’écoute, disponible et humble. 
Il est important de garder en tête que l’Esprit ne dit jamais autre chose que la Bible, qu’il a inspirée.
Le Saint-Esprit est un enseignant qui nous rappelle les enseignements de Jésus. Marcher par l’Esprit, c’est donc aussi apprendre à connaître ces enseignements, pour que l’Esprit non seulement nous permette de les comprendre, mais aussi nous rende capable d’y obéir. L’Esprit pourra nous remettre en mémoire un verset précis, par ex. Il parlera à travers les autres chrétiens : quant un frère vous dit juste la parole dont vous aviez besoin ; quand un verset lu pendant le temps de prière annonce la prédication ; quant un SMS arrive pile au bon moment…
La foi qu’il inspire aux autres nous aide aussi à croire, j’en ai fait l’expérience. 
De manière générale, toutes les paroles inspirées de la Bible qui nous rejoignent et nous éclairent viennent de lui ! 
Rappelons nous alors que ce n’est pas la quantité de Bible qui compte, mais la qualité ! Mieux vaut repenser à un seul verset toute une semaine que lire trois pages et de tout oublier ensuite. 

Le Saint-Esprit peut aussi nous parler à travers notre ressenti : le NT parle ainsi de la « tristesse selon l’Esprit » ; « n’attristez pas l’Esprit » : Il nous aime tellement qu’il peut être attristé par ce que nous faisons, et on peut ressentir cette tristesse parfois quand nous péchons volontairement, quand nous nous éloignons… Mais cette tristesse est un murmure d’amour pour que nous revenions à lui, simplement dans la repentance. 
Au contraire, ce qui vient nous troubler pour nous éloigner de Dieu et des autres, ne vient pas de Dieu. « Cette persuasion ne vient pas de celui qui vous a appelés », écrit Paul. 

Contre les « tendances » de notre « chair », l’Esprit nous mettra aussi à coeur des « aspirations », des envies, des impulsions à faire la volonté de Dieu ! Je l’ai dit, il crée la soif !! 
Bien sûr, il fait être prudent avec le fameux « je me suis senti poussé à… ». Etre poussé par l’Esprit, cela arrive, mais il nous faut donc être extrêmement vigilants et toujours confronter ce que l’Esprit semble nous dire à ce qu’Il dit aux membres de notre église, et toujours dans la soumission aux Écritures.
Dieu agira et parlera toujours pour  que grandissent l’amour, la joie, la paix… pour l’annonce de l’Evangile et la croissance du Royaume de Dieu. 

En somme, la présence de l’Esprit de Dieu est une présence discrète, mais réelle et agissante. Comme le vent, on la devine plus par ce qu’elle produit que par notre propre ressenti. Au fruit qu’elle fera pousser.
Je dirai même que pour nous préserver de l’orgueil, l’Esprit agira souvent en nous à notre insu. Si nous souhaitons sincèrement faire la volonté de Dieu, il agira, et nous apprendrons peut-être un jour que telle ou telle de nos paroles, tel ou tel de nos actes, donc nous n’avons même pas le souvenir, a touché quelqu’un et l’a rapproché de Dieu. 
Pour moi, l’un des signes que l’Esprit agit dans ma vie, c’est que jour après jour je continue à chercher Dieu, à avoir faim et soif de lui. Je sens bien que ma volonté n’y est pour rien, au contraire. 

Oui, il nous guidera, nous pouvons lui faire confiance. 

Pour finir, j’ai envie de dire que se laisser diriger par l’Esprit, c’est entrer dans le repos de Dieu. Avancer en tenant la main de ce Père attentif, de ce Dieu qui est amour, et lui permettre d’agir vraiment en nous, par sa puissance, pour que son amour nous remplisse.
« parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans notre cœur l'Esprit de son Fils, qui crie : « Abba ! Père ! » 7Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils ».  (Gal. 3 6)
A cause de notre nature abîmée, c’est pas évident de se laisser aimer par Dieu. Nous sommes dans une certaine mesure montés à l’envers. 

Mais le Saint-Esprit veut aussi nous ouvrir à cet amour. C’est lui qui le « déverse dans nos coeurs », dit Paul. Par lui, je peux accepter d’être aimé comme je suis, sans avoir rien à mériter, rien à cacher, rien à prouver. Souvent ça prend du temps. 
Oui, marcher par l’Esprit c’est se reposer sur Dieu. Sous la pression du stress, je vais commencer à paniquer, à m’agiter. Mais Dieu est là…Par le Saint-Esprit, je peux choisir de laisser Dieu « combattre pour moi », comme il l’a fait pour le peuple d’Israël..
Dans la douleur et la tristesse, je me replie sur moi-même, j’ai l’impression que Dieu m’a abandonné.. mais il habite en moi, et je peux le laisser me consoler. 
Je voudrais conclure en relisant le v.22 , pour que nous en pesions chaque mot ; essayez de visualiser ce que ça donnerait dans notre vie quotidienne, et dites-vous : Dieu veut produire cela en moi par le Saint-Esprit : « quant au fruit de l’Esprit, c’est amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi… ». 
Que cet amour nous remplisse, tous ensemble, en tant que communauté, en tant qu’individu, qu’employé, que voisin, que parents…


Amen 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire