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Vous y trouverez le texte de mes prédications.
Ces textes sont livrés presque "brut de décoffrage" aussi : soyez indulgents ! Ils sont souvent circonstanciels, sans grande prétention théologique.
Mon souhait est simplement qu'ils puissent alimenter, même modestement, votre méditation de la Bible et qu'ils attisent votre appétit de cette Parole vivante, inépuisable, que Dieu adresse à chacun d'entre nous.

dimanche 7 décembre 2014



1. Texte du dimanche 7 décembre : Éphésiens 1. 15-23

Vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, la bonne nouvelle de votre salut, en lui, vous êtes venus à la foi et vous avez été scellés de l'Esprit saint qui avait été promis... 15C'est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de votre foi dans le Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les saints, 16je ne cesse de rendre grâce pour vous : je fais mention de vous dans mes prières, 17afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père glorieux, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître ; 18qu'il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints, 19et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons, selon l'opération souveraine de sa force.

20Il l'a mise en œuvre dans le Christ, en le réveillant d'entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, 21au-dessus de tout principat, de toute autorité, de toute puissance, de toute seigneurie, de tout nom qui puisse se prononcer, non seulement dans ce monde-ci, mais encore dans le monde à venir. 22Il a tout mis sous ses pieds et l'a donné comme tête, au-dessus de tout, à l'Eglise 23qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.



1. Questions pour l'étude en groupe, la réflexion personnelle...

Les Ephésiens : quels sont les sujets de prière de Paul pour eux.
Le verset 17 signifie-t-il que les Éphésiens ne connaissent pas Dieu ? Expliquez.
À quelle espérance ont-ils été appelés ?
De quel héritage s’agit-il ?

Jésus-Christ
Qu’est-ce que Jésus a reçu de Dieu ?
Qui domine-t-il d’après ses propres paroles en Matthieu 28.18 ? d’après le Psaume 8.7 ?
Christ est-il souverain dans le monde actuel ?


Est-ce que je laisse Jésus dominer sur moi ? sur tous les aspects de ma vie ?
Qu’est-ce qui l’empêche de le faire ?



Jésus, roi des rois
Matthieu 28. 18 : « Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m' a été donné dans le ciel et sur la terre ». 
Quelles remarques, quels sentiments, quelles interrogations.. vous viennent à la lecture de cette déclaration de Jésus ? 
Comment comprenez-vous la royauté de Jésus sur votre vie ?  


2. Prédication du dimanche 7/12/14

Éphésiens 1. 15-23

L'Evangile pour la vie de tous les jours



Pour commencer, prenons juste un instant pour répondre à cette question : qu'est-ce que l'Evangile pour nous ?
C'est à dire : que mettons-nous derrière ce mot « Bonne Nouvelle » dont on parle si souvent - la « Bonne Nouvelle », cette expression inscrite sur la façade de tant d'églises « évangéliques » justement ? Quelles représentations, quelles attentes, quelle espérance ?

J'ignore ce que vous avez répondu dans votre fort intérieur. Mais est-ce que cette réponse sonnait vraiment comme une « Bonne Nouvelle » pour vous - une nouvelle suffisamment puissante pour changer votre vie, et donner une raison valable de se lever, chaque jour ?
Une des questions à laquelle nous nous heurtons souvent, dans notre parcours de foi, est : en quoi l'Evangile est-il une « Bonne Nouvelle » pour nous, au quotidien ?

Souvent, il semble que le considérions simplement comme une simple porte d'entrée vers la vie éternelle : quelque chose dont on n'a besoin que pour être sauvé. Comme si l'Evangile ne s'adressait qu'aux non-croyants. Une fois que vous êtes chrétiens, vous n'en avez plus du tout besoin sauf pour le partager avec les non croyants qui se trouvent encore dehors, qui n'ont pas encore franchi la porte.
Mais cela signifie-t'il qu'une fois rentré, il n'y a plus de « Bonne Nouvelle » pour nous, pour la suite du chemin ? Que ça s'arrête là ? J'ai été interpellé cette semaine par le constat suivant, fait par un pasteur  : beaucoup de chrétiens, « sous la surface de leur vie, se débattent avec la culpabilité et un sentiment d'insécurité... pour se sentir acceptés par Dieu, et essayer de se rassurer, ils invoquent leur sincérité, une ancienne expérience de conversion, ou bien de récentes bonne actions - ou tout simplement le fait qu'ils désobéissent relativement rarement, et qu'ils ne sont donc pas si mauvais »1.
Cela correspond-il à une réalité de notre vie ? Est-ce là le seul effet produit par la Bonne Nouvelle de l'Evangile ? Il semble qu'il manque quelque chose - mais quoi ?

Pour répondre à cette question, je vous invite à méditer ensemble un passage de le lettre de Paul aux Éphésiens. Dans ce passage, l'apôtre Paul n'utilise pas le mot « évangile », mais ce qu'il expose ici en constitue le cœur vivant. La Bonne Nouvelle, dit Paul ici, est qu'en Jésus-Christ, établi Roi sur toutes choses, Dieu met en œuvre sa puissance pour nous sauver - une puissance qui nous rejoint, nous secours, nous porte au quotidien.

On le voit dès le verset 14 : les gens à qui Paul s'adresse ici sont des croyants sincères. L'apôtre a entendu parler de leur foi, de leur amour et il se réjouit de cela. Mais même s'ils sont déjà croyants, Paul prie que Dieu les éclaire et qu'il se « fasse connaître à eux ». Parce qu'il ne faut pas qu'ils restent simplement à la porte, mais puissent vraiment entrer dans le grand projet de Dieu pour eux. Pour cela il leur faut bien comprendre quelle est la portée de l'Evangile dans lequel ils ont cru.
Ainsi Paul prie « afin qu'(ils sachent) quelle est l'espérance qui s'attache à son appel ». Qu'ils sachent en quelque sorte tout ce que contient vraiment le don que Dieu leur a fait. Vous savez, parfois quand les enfants sont petits, ils préfèrent jouer avec l'emballage cadeau qu'avec le jouet que vous avez chèrement payé... Il me semble que souvent, nous fassions la même chose avec l'Evangile, en ne gardant que l'emballage, la couche superficielle, sans ouvrir complètement la boîte pour voir quelle espérance glorieuse Dieu nous offre.
Cette première partie du message de l'Evangile, nul doute que les Éphésiens l'avaient reçue ; ils avaient compris que leur péché les séparait de Dieu et qu'aucun de leurs efforts n'y changerait rien. Que coupés de Dieu, source de toute vie, ils ne pouvaient que se débattre avec toutes les forces de mort présentes dans ce monde.
Ils avaient alors cru la nouvelle surprenante selon laquelle Dieu a décidé, d'une façon totalement libre, de venir les sortir de là. Comment ? Dans son amour extravagant et extraordinaire, le Fils de Dieu est venu en chair. Jésus, pleinement homme et pleinement Dieu, a vécu la vie que nous aurions dû vivre, en parfaite communion avec Dieu. Il a subi la mort que nous méritions. Et Dieu l'a ressuscité, attestant ainsi tout ce qu'il avait dit à propos de sa vie et de sa mort.
Cette porte d'entrée de l'Evangile, les Éphésiens l'ont franchie, recevant le pardon de leurs fautes et la vie éternelle. Mais il leur faut aller plus loin pour vivre pleinement la Bonne Nouvelle.
Voilà pourquoi, dans cette prière, Paul leur rappelle qu'être enfant de Dieu, c'est aussi prendre conscience de toute la portée du don extraordinaire qui leur a été fait. Paul continue en ouvrant des perspectives vertigineuses : il y est question de « glorieuse richesse de son héritage », de « la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons, selon l'opération souveraine de sa force ». On y voit Jésus placé à la droite de Dieu, dominant sur toutes choses - « Il a tout mis sous ses pieds », dit Paul.
Nous pouvons nous sentir dépassés par ces réalités, et bien loin de tout cela. Et pourtant, là est le cœur de l'Evangile, vers lequel il leur faut aller : Dieu travaille en chacun de nous avec la même puissance de vie qui réveillé le Christ de la mort et l'a établi comme chef suprême.
En Jésus, le Roi, Dieu a déployé « la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons ». Après avoir passé la porte du salut, voilà où nous devons puiser la force de continuer le chemin, et puiser cette force pour tous les défis de notre vie.
J'ai lu récemment un livre intitulé « l'Evangile pour la vraie vie : se tourner vers le pouvoir libérateur de la croix... chaque jour » (J.Bridges, The Gospel for Real Life). C'est bien de cela qu'il s'agit.


La première, c'est que la Bonne Nouvelle serait une sorte d'information sur une manière de vivre : «  j'ai une bonne nouvelle :sur le marché des spiritualités, il y a un nouveau produit qui s'appelle l'évangile, je te conseille d'essayer, tu verras ça fait du bien ».
L'Evangile serait ainsi une sagesse, une sorte de nouveau code moral valorisant l'amour. Mais on comprend bien qu'en rester là c'est agir comme si Jésus était encore mort. Tout ce qui resterait de lui seraient des conseils de vie à appliquer le moins mal possible.
C'est ainsi par exemple que le très respectable Frédéric Lenoir présente le message de l'Evangile, en parallèle avec l'enseignement de Socrate et de Bouddha. Il y a dans tout cela des choses passionnantes et justes, mais l'Evangile se retrouve coupé de Jésus-Christ ressuscité, assis à la droite de Dieu, et dont la puissance se déploie pour nous sauver au quotidien.
Ainsi, c'est bien de savoir qu'il faut aimer ses ennemis, mais où trouve-t'on les ressources pour le faire, sinon en Jésus-Christ seul ?
Une autre conception, très répandue, fait de la Bonne Nouvelle la réponse de Dieu à nos seules attentes de la vie présente. On voit d'abord l'Evangile comme un moyen de se « sentir bien », de se « déculpabiliser », de répondre à ses problèmes immédiats.
C'est l'approche de cette église qui promet, dans sa communication : « chez nous, vous pourrez vous faire de nouveaux amis, entendre des messages positifs et pratiques qui vous feront du bien, vous apprendrez à vous accepter, à vaincre la dépression, à mener une vie de succès et de bonheur, à gérer votre argent et à surmonter le stress... ».
Ne me demandez pas l'adresse, s'il vous plaît ! Tout n'est pas faux bien sûr mais c'est l'angle d'attaque qui pèche.
Force est de constater qu'influencés par notre culture, où l'Ego règne en maître, on aborde facilement le message de Christ en se demandant : « qu'est-ce que ça peut m'apporter ?  En quoi ça répond à mes problèmes ? En quoi est-ce une bonne nouvelle pour mes finances, pour ma vie de famille...
La question est légitime, et même incontournable, et il est tout à fait exact que Dieu a promis de prendre soin de ses enfants. « Votre père sait ce dont vous avez besoin ».
Mais combien de nos prières sont d'abord des requêtes, l'expression de l'attente d'une intervention divine dans nos réalités, dans nos problématiques ? Dieu ne nous appelle-t'il pas à une relation bien plus riche, plus profonde ?
L'Evangile est bien plus que cela. « Nous ne pouvons le réduire de sorte qu'il épouse la forme de nos besoins et de nos désirs, car il nous transporte au-delà de notre vécu et de nos relations personnelles »2. Il nous transporte au-delà de nous mêmes, de nos capacités, de nos visions limitées - il nous ouvre à « la glorieuse richesse de l'héritage de Dieu », à la « grandeur surabondante » de la puissance de Dieu envers nous.
La Bonne Nouvelle, c'est qu'une fois la porte franchie, nous ne sommes pas laissés seuls avec de nouveaux commandements à suivre (aime ton prochain, tend l'autre joue...) - qui est capable de faire cela par ses propres forces ?!
La Bonne Nouvelle, c'est que nous ne sommes pas condamnés à vivre toute notre vie sur le souvenir d'une expérience de conversion passée, nous ne sommes pas réduits à gérer seuls nos mauvaises pulsions, à nous débattre avec nos péchés récurrents. Après avoir reçu de Dieu la promesse du salut, il nous faudrait faire la partie pratique nous-mêmes, et tuer le péché dans nos vies par nos seuls forces !!

La Bonne Nouvelle c'est que Dieu travaille en chacun de nous avec la même puissance de vie qui réveillé le Christ de la mort et l'a établi comme chef suprême.
Jésus, le roi, a brisé la puissance de la mort et par la puissance de son Esprit il est possible de changer ! Même si nous sommes abîmés et blessés par toutes les conséquences du péché, nous possédons une espérance qui ne trompera jamais. Un adolescent peut modifier son comportement. Une amitié brisée peut être restaurée. L'amertume peut laisser place à la joie, l'addiction et la peur peuvent être vaincue. Une personne complètement centrée sur elle -même peut devenir un serviteur altruiste. Le pardon est possible - parce que Jésus le Roi est venu, et qu'il règne aujourd'hui sur tout ce qui existe.

Voilà l'Evangile pour la vie de tous les jours, ce que nous avons besoin de nous prêcher à nous-mêmes tous les matins au réveil.

Tout cela nous semble-t'il trop grand pour nous ? Rassurons-nous : si le projet est grandiose, il s'opère dans la douceur et la discrétion au cœur même de nos réalités humaines - car c'est là, et nulle part ailleurs, que Jésus, Dieu fait homme, nous a rejoints, et c'est là qu'il veut agir.
Ce Roi de la gloire a un visage humain, celui que nous découvrons en lisant les Evangiles. Nous découvrons ainsi que c'est en commençant par nos cœurs qu'il a choisi de redresser nos vies. C'est là qu'il déploie sa puissance dans nos vies pour nous rendre semblables à lui - penser, agir, aimer, toujours plus comme toi.

Ainsi, voilà la Bonne Nouvelle à laquelle Paul a consacré sa vie. Cette Bonne Nouvelle dont il dit, au début de l'épître aux Romains, qu'elle «  est puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit ».
Chacun est fermement invité à ouvrir les yeux sur cette réalité grandiose... à s'examiner, et à reprendre espoir !

Car c'est bien là ce qui nous intéresse, n'est-ce pas ? Comment puis-je expérimenter cette puissance de la résurrection dans ma vie quotidienne ?

Je crois que ce texte nous enseigne entre autres à prier en tout temps. A nous tourner vers Christ même pour des choses qui nous paraissent banales.
Un conflit avec des collègues mine votre estomac. Médisance, a priori injustes... Vous avez essayé de dialoguer, d'expliquer - en vain. Jésus vous demande d'aimer ces gens, mais franchement, est-ce possible ? Et s'il n'attendait de vous, tout simplement, qu'une abdication confiante ?
« Seigneur, tu vois ce que je vis, je reconnais que je n'y arrive pas, prends la situation en main. Que ton Esprit me vienne en aide, m'éclaire, qu'il manifeste ta gloire dans mon attitude. Change ma façon de voir ces gens... ». Priez que Dieu « illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel.. et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers (vous) ».

Priez comme prie quelqu'un qui n'a pas d'autre espoir que Dieu et compte sur sa force seule pour vivre.
Oui, pour ne pas rester à la porte de l'Evangile, reconnaissons, devant ce Roi glorieux, que nous n'y arrivons pas. Et saisissons ce don qu'il nous fait.
Soyons en assurés, le seul désir de Dieu est de nous sauver. Il mettra en œuvre toute sa puissance de résurrection pour que sa gloire soit manifestée dans votre vie.

«  20A celui qui peut, par la puissance qui est à l'œuvre en nous, faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, 21à lui la gloire dans l'Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, à tout jamais. Amen ! »

1R. Lovelace
2P.D. Tripp, Instruments dans les mains du Rédempteur, p. 20

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