BIENVENUE !

Bienvenue sur ce modeste blog.
Vous y trouverez le texte de mes prédications.
Ces textes sont livrés presque "brut de décoffrage" aussi : soyez indulgents ! Ils sont souvent circonstanciels, sans grande prétention théologique.
Mon souhait est simplement qu'ils puissent alimenter, même modestement, votre méditation de la Bible et qu'ils attisent votre appétit de cette Parole vivante, inépuisable, que Dieu adresse à chacun d'entre nous.

lundi 16 novembre 2015

Prédication du 15 novembre 2015 Actes 8.26-40 « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » [Culte de baptême]





Dans quelques minutes nous auront la joie d’assister au baptême de X.
Ce sera une belle étape, sur un chemin de foi déjà bien entamé. C’est l’occasion pour X de dire brièvement comment Dieu l’a rejoint et l’a appelé(e) à lui.

Pour éclairer un peu ce qui va être vécu à travers ce baptême, je voudrais méditer avec vous un autre récit de vie. Celui d’un homme que pourtant rien ne prédisposait à rencontrer le Dieu de Jésus-Christ, et qui va pourtant le découvrir, sur une route, dans le désert. 

Cela s’est passé au premier siècle, dans les premiers temps qui ont suivi la mort et la résurrection de Jésus-Christ. 

Nous lisons dans la Bible, dans le livre des Actes (8.26-40).

Lecture 

« Console-toi, écrivait Blaise Pascal. Tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais déjà trouvé ».
Cette pensée résonne bien avec l’histoire de cet homme qui cherchait Dieu, mais que Dieu vient ici retrouver, par l’intermédiaire de Philippe. 

On le voit, la demande de baptême finale est le fruit de la rencontre de deux trajectoires : celle de L'Ethiopien, et celle de Philippe. 

C’est Dieu qui orchestre la rencontre, pour donner à l’Ethiopien ce qui lui manquait pour comprendre « la bonne nouvelle de Jésus » ; l’homme pose alors cette question clé : « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? ». 

Cette question, X, tu as dû te la poser, sans doute ! Qu’est-ce qui empêche… ? 
Pour l’Ethiopien, la réponse est rapide ! Pas de grande préparation au baptême ! 

C’est que le chemin de foi de cet homme était déjà bien entamé, et qu’il ne restait plus grand chose pour « empêcher » cet engagement du baptême. 

En matière de foi, voilà quelqu’un de motivé : son « Ethiopie » est en fait le Soudan, au sud de l’Egypte. Quelques milliers de kilomètres à parcourir en char, tout de même. 
Et pourquoi un tel voyage ? « pour adorer ». Cet homme cherche Dieu. C’est un eunuque, c’est-à-dire à la base un homme castré - à l’époque, de nombreux dignitaires l’étaient aussi, comme ça, n’ayant pas de descendance, ils avaient moins de prétentions sur le trône. Un homme instruit, puissant, administrateur des biens de la reine. Mais cette opulence ne suffit pas à étouffer une faim plus profonde. Faim de sens. On peut deviner aussi une souffrance liée à sa stérilité. C’est sans doute un homme qui s’interroge sur lui-même, et sur la vie. 
Et ce qu’on lui a dit sur ce Dieu qui s’est révélé à Jérusalem a suffi pour qu’il vienne voir de lui-même. 
Cet homme cherche Dieu. Pourtant il n’est pas juif comme ceux qui vont au Temple de Jérusalem. Mais pour Dieu, c’est le coeur qui importe : il voit la soif, les souffrances, les besoins, les questions, et à travers la rencontre avec Philippe, il va apporter à cet homme ce dont nous avons tous besoin pour avancer vers lui : le témoignage des Ecritures, l’aide des frères pour la comprendre, le support de signes comme le baptême, et l’inspiration du Saint Esprit. 

L’aide d’un frère, d’abord : 

« L’ange du Seigneur dit à Philippe : … »
Etonnante affirmation. C’est sans doute Philippe qui a le premier dit de cette façon comment l’idée de se rendre sur cette route dans le désert, (en plein midi !) lui était venue. Une inspiration mystérieuse, peut-être juste une intuition, ou une idée soudaine, qui sait. Le fait est qu’il arrive au bon moment pour donner la parole qui était nécessaire, sans rien forcer, sous la forme d’une interrogation ouverte : « comprends-tu ce que tu lis ? ». 

Sur ton parcours, X, il y a eu sans doute des Philippe, placés là par Dieu au bon moment. Des témoins parfois même pas conscients de ce qu’ils t’apportaient, des jalons. 
Dieu t’a cherché avant que tu ne le cherches, et il a encouragé au fur et à mesure cet intérêt que tu lui portais, pour te conduire plus près de lui. 

Pour nous tous, c’est un encouragement. C’est beau de se rappeler que Philippe n’est pas un apôtre important. Au départ, il a été choisi… pour servir à table - mais il était déjà reconnu comme quelqu’un de profond, rempli du Saint-Esprit, plein d’humilité et d’intérêt pour les autres. 
Et c’est cela qui a permis que Dieu l’utilise pour faire du bien aux autres. De la même façon, il nous demande simplement d’être humbles, disponibles, et à son écoute - pour le reste, c’est lui qui agira. 

Le témoignage des Ecritures

Ce jour-là, il agit, et organise ce covoiturage spirituel dont l’enjeu premier est la compréhension d’un texte du prophète Esaïe.
L'Ethiopien est en train de lire (à haute voix, comme on le faisait à l’époque) un passage du qui parle d’un homme qui s’est laissé « mener à l’abattoir », sans résister.

Ces paroles se trouvent dans la section d’Esaïe qu’on appelle le « chant du serviteur », qui annonce la venue d’un homme dont la mort amènera le salut, la guérison de tout un peuple. Un homme qui « supportait les maladies qui auraient dû nous atteindre, subissait la souffrance que nous méritions ». 
« Il a subi notre punition, et nous sommes acquittés ;
il a reçu les coups, et nous sommes épargnés.
6Nous errions tous ça et là
comme un troupeau éparpillé, c'était chacun pour soi.
Mais le Seigneur lui a fait subir
les conséquences de nos fautes à tous ». (Esaïe 53.4) 

A noter aussi que le même passage d’Esaïe évoque précisément… les eunuques ! Dieu promet : « si un eunuque … choisit de faire ce qui m'est agréable, s'il se tient à l'engagement que j'attends de mon peuple, 5alors je lui réserverai, sur les murs de mon temple, un emplacement pour son nom. Ce sera mieux pour lui que des fils et des filles.»

Tout cela n’a pas manqué de toucher cet homme, et peut-être est-ce pour cela qu’il est venu jusqu’à Jérusalem, pour plaire à Dieu et s’approprier cette espérance.
Mais les questions légitimes qui le travaillent vont permettre aussi à Philippe d’expliquer comment cette prophétie s’est réalisée en Jésus, peu de temps avant, à Jérusalem justement.  

Ce que le texte nomme « la bonne nouvelle de Jésus-Christ ». 

Ce qui s’est passé, c’est que « Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique. Ainsi, tous ceux qui croient en lui ne se perdront pas loin de Dieu, mais ils vivront avec lui pour toujours. » (Jn 3.16).

Le Nouveau Testament dit aussi que : « Dieu rend les hommes justes à ses yeux par leur foi en Jésus-Christ. Il le fait pour tous ceux qui croient au Christ, car il n'y a pas de différence entre eux : 23tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu. 24Mais Dieu, dans sa bonté, les rend justes à ses yeux, gratuitement, par Jésus-Christ qui les délivre du péché. 25-26Dieu l'a offert comme un sacrifice afin que, par sa mort, le Christ obtienne le pardon des péchés en faveur de ceux qui croient en lui ». (Romains 3.22)
tout me donner par Jésus. 

Voilà ce que Philippe explique à l’Ethiopien. Alors, éclairé, celui-ci demande : « qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? ». 
Dans cette question, on devine déjà la réponse, et le fait que cet homme a compris l’essentiel de l’Evangile, de la Bonne Nouvelle : qu’est-ce qui empêche qu’il entre dans cette nouvelle relation avec Dieu, cette nouvelle vie ?
Du point de vue de Dieu, rien. Tout est accompli en Jésus-Christ. Voilà la Bonne Nouvelle dont le baptême est le signe visible. 
Quelqu’un me disait un jour : je me ferai baptiser quand je ne pécherai plus. Mais le baptême dit au contraire : je ne mérite rien, mais je crois que Dieu veut

Le baptême est un signe 

Ce baptême n’a donc aucune valeur en lui-même - s’il n’y a pas la foi. Il n’est pas non plus un aboutissement mais un jalon. 
Car il est le signe visible de quelque chose qui s’est déjà passé - une conversion. Une naissance à la lumière, à la foi, à une vie nouvelle centrée sur le Christ. Le baptême évoque cela, par son mouvement de mort (immersion) et de résurrection. En étant baptisés nous sommes associés à la mort et à la résurrection de Jésus de Nazareth. Nous disons notre entrée dans une vie nouvelle, vécue sous le signe de l’amour de Dieu et du prochain. 
Après son baptême, voilà notre Ethiopien qui se retrouve séparé de Philippe, et retourne chez lui. Peut-être qu’extérieurement rien ne va vraiment changer pour lui. A-t’il cessé d’être intendant de la reine ? Ce n’est pas dit. 
Mais tournant le dos au Temple, au système religieux, à tout ce qui nous fait croire que Dieu se mérite, il continue maintenant sa route d’une façon toute nouvelle - en s’appuyant maintenant sur l’amour de Dieu pour lui - un amour qui se manifestera à chaque instant de sa vie, par la présence bienfaisante de Jésus Christ en lui, avec lui.
Pour toi aussi, X, la route continue. Tu ne sais pas où ton char va t’emmener ! - Mais Dieu le sait, et il a de belles choses en réserve pour toi. 
Et comme cet homme qui repart vers son pays, tout joyeux, il t’invite aussi à continuer avec lui, guidé par la joie, qui est le signe que l’Esprit de Dieu est à l’oeuvre dans une vie.   

Qu’ainsi Dieu t’accompagne dans la suite de ton parcours, qu’il t’apprenne à le voir à l’oeuvre, dans ta vie, et qu’il t’aide à écouter ce qu’il voudra te dire, à travers la Bible. Dans tout ce que tu vivras, il sera là. Il est déjà là. 
Je finirai par des paroles de Paul, dans sa lettre aux Ephésiens, que j’adapte un peu pour qu’elles soient pour toi comme des paroles de bénédiction : 
« Dans l'union avec le Christ et par notre foi en lui, nous avons la liberté de nous présenter devant Dieu avec une pleine confiance. (…)
14C'est pourquoi je me mets à genoux devant Dieu, le Père, 15dont dépend toute famille dans les cieux et sur la terre. 16Je lui demande que, selon la richesse de sa gloire, il fortifie ton être intérieur par la puissance de son Esprit, 17et que le Christ habite dans ton cœurs par la foi. Je demande que tu sois enraciné et solidement établi dans l'amour, 18pour être capable de comprendre, avec l'ensemble du peuple de Dieu, combien l'amour du Christ est large et long, haut et profond. 19Oui, puisses-tu connaître son amour — bien qu'il surpasse toute connaissance — et être ainsi rempli de toute la richesse de Dieu ». (D’après Ephésiens 3.14-19)


Amen. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire