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Ces textes sont livrés presque "brut de décoffrage" aussi : soyez indulgents ! Ils sont souvent circonstanciels, sans grande prétention théologique.
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dimanche 12 juin 2016

Prédication du 12 juin 2016 : culte de baptême - Témoignage de Timothée (2 Timothée 1.13-14)





(Nous venons d’entendre le témoignage d’H, S, N et M). 

Avant les baptêmes, je voudrais inviter encore quelqu’un d’autre à témoigner. Un garçon cette fois : un certain… Timothée. 
Si vous avez un peu l’habitude de lire la Bible, vous connaissez son nom car c’est à lui que l’apôtre Paul a écrit les deux lettres qui sont maintenant dans le Nouveau Testament. 

Je voudrais évoquer avec vous son parcours, ce matin. 

Pourquoi inviter Timothée, aujourd’hui précisément, alors que nous allons célébrer des baptêmes ? 

D’abord parce que malgré la distance historique et culturelle, le parcours de ce jeune homme, né en Turquie au début du premier millénaire, présente certains échos avec celui de nos baptisées.  (Lui aussi, un jeune grandi dans une église). 

Parce qu’il est aussi l’exemple d’une vie transformée en profondeur par la rencontre avec Jésus-Christ.

Et enfin parce qu’il est le destinataire de ce conseil de l’apôtre Paul, que je voudrais laisser à nos baptisées :

« Prends pour modèle les saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et l'amour qui sont en Jésus-Christ. Grâce au Saint-Esprit qui habite en nous, garde le beau dépôt qui t'a été confié ».

Paul lui écrit ceci alors qu’il est en prison à Rome. L’apôtre sait qu’il va bientôt mourir et il écrit à Timothée, son fils spirituel, pour lui laisser en quelque sorte son testament, résumé par ces mots.
« Garde le beau dépôt qui t’a été confié ». 

En grec, ces mots sont très forts, parce que le mot traduit par « le dépôt » désigne quelque chose de très précieux qu’on va confier à quelqu’un en qui on a totalement confiance. 
On lui laisse un trésor parce que non seulement il saura le garder, mais aussi en faire bon usage. 

Pour Paul ce « beau dépôt », c’est d’abord la connaissance de l’Evangile, la connaissance de Dieu et de son amour, la connaissance de Jésus-Christ.  
Mais comment Timothée l’a t-il reçu ? En quoi cela consiste-t’il ? Et dans quel but cela lui a été confié ?
C’est là que son parcours va nous intéresser. Peut-être vous retrouverez vous un peu dans ce qu’il a vécu ? Que ça puisse être une source d’encouragement pour vous.

A. On peut dire pour commencer que la transmission du « beau dépôt » a commencé dés la jeunesse de Timothée, car il est né dans une famille de croyants. 

Attention, ce n’était pas une tradition familiale, parce qu’au début, personne n’était chrétien chez lui. Son père, en bon grec, avait plutôt l’habitude de se tourner vers les dieux de l’Olympe pour obtenir protection et bénédiction. Mais sa mère était juive, et grâce à elle il a quand même grandi dans la foi en Dieu : dès son plus jeune âge, on lui a enseigné l’histoire du peuple d’Israël. A l’âge d’Arc-En-Ciel, il a appris à connaître l’amour et la fidélité de Dieu, celui qui a créé le monde et les animaux. A celui de l’EDD, on lui a fait découvrir Abraham, Moïse, David, tous ces grands témoins de la foi. On lui a appris à respecter et aimer ce Dieu fidèle et juste, qui s’est révélé à des rois et des bergers, des guerriers et des mères de famille… 
C’était déjà un beau bagage de départ dans la vie. 

Cependant  il n’a découvert Jésus que lorsque Paul, l’évangéliste, est arrivé dans sa petite ville, Lystre, au fin fond de la campagne turque. Paul a parlé d’un certain Jésus, racontant tous les miracles qu’il avait faits. Il disait : « nous vous annonçons cette bonne nouvelle : la promesse faite à nos ancêtres, Dieu l'a accomplie pour nous, leurs descendants, en ressuscitant Jésus… et c'est par lui que toute personne qui croit est libérée de toutes les fautes ! » (Actes 13.33;39).
Pour couronner le tout, Paul a guéri un homme qui était paralysé depuis toujours, rien qu’en invoquant le nom de Jésus ! 
Tout ça a profondément touché la grand-mère de Timothée, Loïs, et sa mère Eunice, qui ont cru en Jésus et se sont converties. 
De son côté, Timothée a dû mettre plus de temps avant de croire que Jésus était bien Dieu lui-même, et que sa mort était un sacrifice d’amour pour lui. A l’adolescence, ce n’est pas toujours évident de démêler ce qui vient de notre éducation de ce qui est personnel, n’est-ce pas ? 
Il lui a fallu du temps sans doute pour accepter que Dieu l’aime personnellement, et qu’il cherchait une relation avec lui en particulier.
Ce« beau dépôt » que sa famille et son église lui ont transmis n’était pas quelque chose qui le coinçait dans sa liberté de choix, comme si l’Evangile était une croyance parmi d’autres, ou un conditionnement familial. Il lui est peut-être arrivé de penser cela, vu le nombre de croyances différentes qui se mêlaient autour de la Méditerranée ! 
Mais il avait beau être jeune, il ne pouvait pas ne pas voir que croire en Jésus, ça avait changé quelque chose dans la vie des gens autour de lui. Rien d’extraordinaire ou de spectaculaire, non. Mais quelque chose de profond. Peut-être qu’il demandait à Dieu de se révéler à lui, et je crois qu’il l’a fait au travers de tous ces gens imparfaits mais sincères qui faisaient partie de sa vie. Certainement que la foi simple des gens de son Eglise, dans sa petite ville de Turquie, l’a interpellé : ils en avaient, du courage de prier Jésus, alors qu’ils risquaient de se faire lapider pour ça, comme Paul la première fois qu’il est venu !

Pour le reste, rien ne dit que Timothée ait fait des expériences spirituelles fracassantes. Certainement, comme nous tous, il a avancé dans la foi un peu comme on marche sur un lac gelé, par petits pas timides, en testant la solidité du sol au fur et à mesure - et ça tenait ! 

> IDEM pour nos baptisées. Quand on « baigne dedans » depuis toujours, il n’est pas toujours évident de savoir quand on a commencé à s’éloigner du bord pour marcher par soi-même dans la foi.
On avance doucement, et un jour, il est beau aussi de se retourner et de voir que d’un petit pas à l’autre, on a bien avancé sur la glace, quand même. 
Le baptême, alors, est un signe pour marquer cette étape, poser un jalon dans le parcours, et dire : je choisis librement et volontairement de poursuivre la route avec Dieu. C’est aussi simple que cela.
(Rassurez vous, le baptême n’aura pas lieu dans l’eau gelée qui est sous la glace !). 

B. Ensuite, dans le « beau dépôt » que Dieu a confié à Dieu dès sa jeunesse, Timothée a reçu aussi autre chose : des dons. 

Ainsi le livre des Actes laisse entendre que son Eglise l’a encouragé à developper le potentiel qui était en lui. Il semble qu’il ait toujours été quelqu’un d’un peu timide, qui avait besoin d’encouragements.
Malgré sa discrétion, les autres ont vu son potentiel : et quand Paul est repassé dans la ville, quelques années après, les gens de l’Eglise lui ont parlé de Timothée. Ils en ont dit tellement de bien que Paul a décidé de l’emmener avec lui dans son voyage missionnaire. 
Pour la petite Eglise qui l’avait formé, et où il avait des responsabilités, c’était une énorme perte ! Mais ils l’ont laissé partir, parce que c’était pour le Seigneur, pour la croissance de l’Evangile.
Je crois que c’est aussi ça, le rôle d’une Eglise locale : enseigner la Parole de Dieu, témoigner sans mettre de pression d’une foi vivante, et puis accompagner les jeunes dans leur propre parcours et les encourager à développer leur potentiel. Sans chercher forcément à les retenir - mais sans les mettre dehors non plus !
Après, ils suivront leur route, mais quoi qu’il arrive, Dieu ne les abandonnera jamais. 
C’est un acte de foi difficile pour les parents et pour toute l’Eglise, mais il est nécessaire. 
D’une certaine manière, le baptême est aussi une façon de reconnaître que le jeune, maintenant, vole de ses propres ailes avec Dieu ! 
Pour Timothée qui n’avait jamais quitté Lystre, la proposition de Paul était une occasion de faire ce pas supplémentaire avec Dieu, un pas personnel concret comme celui que font M, S, N et H aujourd’hui - un pas de plus sur le chemin que Dieu ouvrait pour lui, et qu’il ouvre pour vous, avec vous.

Devant une telle demande, on imagine que Timothée a dû hésiter, discuter, prier, et puis  finalement il a accepté. Avancer sur la glace, ça fait parfois peur ! 
Paul quant à lui a fait confiance à la fois aux chrétiens de Lystre et au jeune Timothée, que malgré sa jeunesse il a jugé digne de « garder le beau dépôt » du message de l’Evangile. Imitons-le, nous les chrétiens plus âgés : Dieu a confiance dans les jeunes, encourageons les nous aussi en leur donnant l’opportunité de s’engager ! 

C. Timothée est donc parti avec Paul. La suite, c’est une longue histoire. Paul, Timothée et leurs compagnons ont voyagé dans tout le bassin méditerranéen. Arrivés dans la ville d’Ephèse, où une église était née, ils ont dû se séparer et ne se sont jamais revus. Peu à peu, Timothée est devenu responsable de l’Eglis, il a dû transmettre ce qu’il avait reçu - et  dans une ville qui vivait du business d’amulettes et de statuettes de la déesse Artémis, pas facile !

Mais pour grandir dans la foi, il devait faire ses expériences
Les lettres de Paul montrent que Timothée s’est souvent découragé, mais que Dieu l’a soutenu, notamment au travers des autres chrétiens. 
Paul qui avait reçu le « beau dépôt » directement de Jésus qui lui était apparu sur le chemin de Damas encourageait Timothée en disant : « Je sais bien en qui j'ai placé ma foi ».
Alors comme lui, Timothée a fait ce qu’il a pu, et Dieu l’a porté :
« Grâce au Saint-Esprit qui habite en nous, garde le beau dépôt qui t'a été confié ».
Parce que sans le Saint-Esprit, qui est Dieu lui-même, rien n’est possible. Ni croire, ni continuer à croire. 
Les chrétiens avec qui Timothée a  voyagé mettaient leur confiance dans le Saint-Esprit pour tout : Paul, le premier, avançait à l’écoute de Dieu pour savoir où aller, pour savoir quoi dire, pour aimer les autres…. Paul avançait lui aussi comme s’il marchait sur la glace, tout apôtre qu’il était. 
Sur la glace, on ne peut pas courir ! Il faut écouter si par hasard ça ne craque pas sous nos pieds, mais avancer quand même avec conviction, un pas après l’autre. Et comme ça, on peut aller loin ! 
C’est bien ce qui est arrivé à Timothée : quand il a quitté sa petite ville de Lystres pour continuer sa route avec Dieu, jamais il n’aurait imaginé tout ce qu’il a vécu ensuite. Croyez moi, la vie avec Dieu, c’est une magnifique aventure. Il a rencontré tant de « belles personnes », vu des vies transformées. Il a vu comment Dieu mettait de l’amour et de la paix là où il y avait la confusion, la peur, les tensions - ce même amour qui transparaît dans tout ce que Jésus a dit, dans sa façon de parler aux gens, de faire attention à chacun, de respecter toutes les personnes - et en même temps de leur ouvrir des horizons nouveaux ! 
Peut-être qu’au final, c’est cet amour-là, le « beau dépôt » - un amour inépuisable, à partager et à vivre, simplement. Cet amour parfait qui nous attend au bout du voyage, dans la présence de Dieu. 

Alors si vous sentez l’appel du large, vous aussi, faites un premier pas. 
L’Esprit de Dieu aide toujours ceux qui cherchent Dieu sincèrement. 
Même si vous n’avez pas reçu le « beau dépôt » dans votre jeunesse, dans votre famille, même si jusqu’à aujourd’hui vous n’aviez jamais entendu parler de tout cela, l’invitation est pour vous : Dieu veut vous donner son amour, à vous aussi. 
Dieu vous invite vers lui. Il a fait le chemin jusqu’à vous, et n’attend plus qu’un pas de votre part. 
Il vous suffit de dire « oui » à Dieu, dans une prière sincère. Ce sera votre premier pas sur la glace. Ensuite, il vous aidera à faire le suivant, et puis celui d’après, et puis un autre…

Dieu sait où ça vous mènera !

Amen 



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